Journal de Piimousse

[[J'ai envie d'écrire sans y mettre les formes, juste livrer les sentiments de Piimousse et sa vision. Une manière de parfaire son BG sans pour autant devoir me tenir à l'écriture chronologique et linéaire de son histoire. Enfin j'aime bien le style. Pour les commentaires, voyez la partie commentaire !]]

Le 17 Novamaire,

Quelques pensées vont et viennent... Je passe mes journées à courir à droite et gauche pour essayer de faire tout ce que je dois accomplir... C'est pas chose facile, je me sens débordée et impuissante face à tout ça. Tellement de choses ! Je n'ai même plus le temps de voir ma Piimi tranquillement, je suis sans cesse interrompu. Que ce soit par ma guilde, ami ou autres... Je sens que je ne tiendrais pas longtemps à ce rythme là. Et pourtant, j'ai déjà abandonné le mercenariat pour me consacrer à ma guilde, et ma famille. Je ne pourrais abandonner plus sans perdre ce que je suis... La guilde, tellement de choses à faire, régler, surveiller, décider... Il n'est pas chose aisé de faire tout ça, et j'ai souvent l'impression d'être vraiment seule à devoir gérer toutes la paperasseries, et la surveillance. Je n'ai pas une minute pour souffler.
Et puis parfois... Quand j'y pense trop de déception, et de trahison. Alors à quoi bon se donner du mal. Je m'étais donné plus de mal que de raison lorsque j'étais Reine d'Axao, et voilà où ça m'a conduit. La trahison de mes amis, et l'injustice de voir mon travail oublié à jamais. Et après avoir tout reconstruit, m'être reconstruite, toujours ce goût de déception qui tapisse ma bouche. Je ne compte plus le nombres de personnes qui sont partis, sans le dire, ou sous des prétextes bidons. Mais tant mieux, s'ils partent c'est que leur place n'était pas là... Mais les gens sur qui je comptais... Je ne l'accepterais jamais, aucune raison ne sera assez forte pour trahir ses amis et sa famille. Et pourtant mon coeur exploserait s'il ne pouvait plus donner cet amour là. Je suis tiraillé entre la tristesse sans limite du sentiment de trahison, et cet amour aveugle qui me lie à eux.
Trop longtemps que je n'avais pas écrit, mais déjà je dois arrêter. J'entends Piimi qui m'appelle à grand cris, elle rentre fatiguée de ses cours. Quelques minutes de solitude où je n'étais plus mère, ni meneuse, ni amie, mais simplement moi-même et déjà la réalité me rattrape et me sors de cette torpeur. Je n'aurais le temps de respirer, je continues à donner sans compter toutes les heures de ma vie pour ne jamais voir la reconnaissance en face je pense, pour toujours connaître la déception, pour toujours finir par voir que tout ce qu'on a pu faire ne suffira jamais à garder ceux qu'on aime auprès de nous, que tout ce qu'on a pu faire ne suffira jamais à nous protéger du malheur et de la souffrance. Alors à quoi bon continuer à se donner.

Le 18 Novamaire,

Réveillée tôt ce matin par la solitude d'une maison silencieuse. Rêveuse, je restais un moment étendue, bercée par le bruit des vagues s'écrasant sur le mur plus bas. Théo avait déjà du partir, un peu plus tôt. Et Piimi n'est pas à la maison en ce moment...

Ce calme m'oppresse, la maison ne raisonne pas des bruits coutumiers, il faut que je sorte m'aérer les idées. Belle matinée en plus, je vais aller peut-être m'asseoir un moment près du Zaap de la Milifutaie, sur l'herbe au soleil on en oublierait presque que l'hiver est bientôt là.

M'habiller avant tout, pensez aussi à trouver de nouvelles tenues en prévision de cet hiver !

C'était le début de soirée, vers les 20h00 peut-être, Piimousse venait de rentrer chez elle. La porte de la petite maison à peine refermée, elle décida de ressortir... La nuit promettait d'être calme, elle voulais profiter des dernières heures de la journée pour se promener. Le long des rues étroites de Sufokia elle marchait lentement, profitant du calme. Quelques pêcheurs étaient encore au travail, tenant et tirant les lignes à bout de bras, quelques verres de bières trainaient auprès d'eux. Piimousse aimait l'ambiance qui régnait dans cette ville, elle ne regrettait surement pas d'avoir quitter Bonta et l'agitation continuelle qui l'animait. Les mains dans les poches, elle trainait ces bottes sur les dalles mouillées de la ville. En direction de nulle part, elle avançait en chantonnant. Le vent glacé de la nuit hivernale commençait à se lever, elle se couvrait un peu mieux de sa cape et prit la direction de la taverne. Là-bas, elle s'assit à sa table habituelle face à la fenêtre, face à l'immensité de la mer, et blottit dans la chaleur de la pièce, elle prit son cahier et plume et commençât à écrire.

Le 18 Novamaire, Soirée.

J'aime me promener en début de soirée, les rues sentent l'hiver qui arrive et qui bientôt engloutira Sufokia sous le gel. Et puis, ce calme après les journées mouvementées... L'atmosphère de cette soirée est magique, on sent que l'époque de Nowel approche. J'ai l'impression que tout le monde est plus détendue, ou que d'un seul coup tous les cons de ce monde ne sont plus aussi insupportables... Ou bien juste que c'est mon humeur. Chaque jour est coloré d'une nouvelle humeur, d'une nouvelle pensée. Pourtant les jours se succèdent, tellement vite. La guilde me donne beaucoup de travail, mais peu de soucis à présent. Ca tourne, et retourne, et tout va bien. Je pense qu'il faudra que nous fêtions Nowel ensemble ! Bon, l'heure tourne et je suis toujours là à écrire.

Le 19 Novamaire,

Un pied à terre ce matin, sur le sol glacée. Choc électrique au réveil, la secousse est violente. Je serais bien restée couchée au chaud sous ma couverture, les rêves étaient bien plus beaux que ce qu'on pourrait trouver ici ! Je déjeune, d'une main la plume, de l'autre une tasse de laitlait chaud. Apport de chaleur pour cette journée qui s'annonce bien longue et froide. Quelques petites notes bizarres en ces jours de calme, l'impression d'un manque quelque part. Je n'arrive pas à le pointer du doigt... Un trou noir dans le coeur. Etrange sensation de manque, et de bonheur mélangée. Nouvelles rencontres ces temps-ci, intéressantes.
Mais il me manque toujours cette chose indescriptible... L'absence d'un ami, l'éloignement d'un mari. Quelques pensées noires vont et viennent, mais repartent aussitôt. Nous sommes bientôt en Descendre, et la lumière danse au rythme des discussions effrénées dans la maison de Guilde. La Vodka coule à flot dans nos verres, et dans nos coeurs. Bonheur, tu ne seras toujours qu'imparfait, mais tu seras toujours là tant que nous serons ensemble.
Etrange manque que celui qui me serre le coeur, étrange sentiment que celui qui nous unit, étrange journée qui commence aujourd'hui.

Le 20 Novamaire,

Réflexion matinale sur l'amitié. On en oublierait presque ce que c'est... C'est un cadeau sincère d'un ami qui m'a fait réagir, avec la simple phrase "Pour toute la sympathie que tu dégages, tout le temps fidèle à toi même"... Ou quelque chose comme ça. Superbe, un cadeau qui m'a réchauffé le coeur. C'est l'aide dévoué d'un autre, qui passe du temps pour Moi... C'est le soutien des autres quand on est montré du doigt... "En fait, tu es une fille bien ! J't'aime bien!". C'est la guilde avant tout. Et pourtant... L'amitié n'a-t-elle pas la même définition pour chacun. Je ne parle pas là de cadeau, on pourrait croire que c'est cette définition... Non juste du soutien des amis quand on en a besoin, ou quand on ne s'y attend pas, ou quand on le demande. "La politique de l'Autruche", drôle de nom pour une philosophie, mais le problème est là. On ferme les yeux. Donné de son temps, sa vie pour les amis. C'est évident, être prêt à tout pour les défendre également. Les véritables amitiés sont peut-être pas celles qu'on croyait. "Les amis de mes ennemis sont mes ennemis" disait en plaisantant Nogi hier, ce serait plutôt pour moi "Les ennemis de mes amis sont mes ennemis". Ne pas permettre que des gens fassent du mal aux personnes que j'aime est la première des règles qui me gouvernent. Mais s'il y a un choix à faire... Deux amis à moi ? Ecouter mon coeur, qui me dira que faire. Mais jamais baissé la tête, la honte de l'ignorance et de l'oubli.
Quel but ? Comprendre pourquoi la déception avance dans mon coeur. Pourquoi je recule sur mes projets... J'allais repartir chercher des âmes à capturer, quand j'y réfléchissais. Pourquoi cette hésitation, mon meilleur ami... L'est-il encore ? Quand j'ai l'impression de ne pouvoir compter sur lui. Pourquoi me donner tant de mal au final... J'ai le coeur serré, et je ne sais plus sur quel pied danser. La rancoeur grandit.
Passons, je sais très bien comment ça va finir.

Pense-bête :
- Parler à Roro. Lui dire chaque jour que je suis là pour lui.
- Continuer d'y croire, malgré TOUT.

Le 20 Novamaire, après-midi.

Bientôt je porterais ma nouvelle cape, j'ai quasiment finit de réunir tout ce dont j'ai besoin pour la faire coudre ! Ce soir, j'irais dans les tourbières récupérer les jus d'ouassingues manquants ! Tellement contente.

Le 20 Novamaire, TARD.

Voilà... Les amarres sont larguées, et mon coeur prend le large. Je n'aurais pas pu plus longtemps, à nager à contre-courant en essayant de retenir ce qui avait déjà disparut. Je ne suis plus. Ca fait mal, le manque s'aggrandit. Dormir pour ne plus penser qu'on vient de perdre un ami, trop cher.

Le 22 Novamaire,

Fatiguée ce soir. Longue expédition cet après-midi pour escorter Kisame dans la montagne des koalaks. Nous avons du traverser le Canyon Sauvage, et la Vallée de la Morh'kitu en essayant de résister aux attaques répétées de ces Koalaks agressifs ! La route fut longue et fatiguante, tout ça pour aller rendre visite à ce Skeunk de malheur. Enfin le plaisir d'aider Kisame rattrape cette pénible excursion ! Je vais me reposer un petit peu.

Le 23 Novamaire,

Bonne humeur ce matin, les rancoeurs et peines s'en vont avec la nuit balayées par les rêves. Les matinées sont les plus beaux moments de la journée. Le coeur est léger, et l'esprit clair. Espoir est de retour.
Plein de nouveaux projets.
Je dois travailler sur le recrutement de Eiko, mais je n'ai pas d'idée d'épreuve. Travailler, travailler !

Piimousse avait le coeur serré ce matin, en posant le premier pied à terre. Pourtant elle se leva quand même, attrapant une mince couverture elle alla s'asseoir à son bureau. Il faisait à peine jour, elle pouvait voir le soleil se lever sur l'horizon, tellement loin. Le vent de la mer soufflait dehors, balayant les vitres d'embruns. Elle prit un parchemin et une plume, et commença à écrire. Les mots ne venaient pas facilement.

Coucou,

Quelques pensées pour toi pour ton anniversaire.
J'avais prévu de belles surprises, mais je ne m'en suis pas occupée à vrai dire. Le simple fait de voir à quel point tu as changé me laisse un goût amer dans la bouche. Pourtant il y a peu... Je ne retrouve plus aujourd'hui l'ami que j'avais en toi. Quoi que tu puisses en dire, c'est ainsi. Avant... J'avais un ami avec qui discutait de mes bonheurs et peines, qui était toujours là pour écouter. J'avais un ami avec qui rigolait durant des heures, comme faire des batailles de bisous. J'avais un ami câlin quand j'avais besoin de cette présence. Mais aujourd'hui de tout ça il ne reste rien, même plus un vague bonjour quand on se croise. Même plus un sourire pour partager mes joies, même plus un sourire pour maquiller mes peines. Plus jamais. Tu as préféré pour les beaux yeux d'une minette balayer des années d'amitié, et foutre en l'air la confiance que j'avais en toi.
Aujourd'hui il ne reste plus rien de ce que nous étions avant. Il ne tiendra qu'à toi de le redevenir mon bout d'choco, car moi quoi qu'il arrive je serais toujours présente pour toi. Même si ça ne doit l'être que comme ça. Je te souhaite sincèrement un bon anniversaire, loin de moi et loin de ce qui a été ta famille. Oublie vite ces quelques lignes comme tu oublies tellement vite tes amis. Je t'envoie milles baisers, car pour l'amour que je te porte je resterais toujours ta n'infirmière. Bonne journée.

La lettre à la main, Piimousse se leva, et sortie. Les rayons du soleil avançait doucement sur la mer. Le vent était tombé. Mais elle fit demi-tour, au lieu d'envoyer la lettre chez Darki, elle alla la placer dans son journal. Plus tard peut-être elle aurait le courage de lui montrer à quel point il l'avait trahit.

Le 26 Novamaire,

J'ai faim. Mais l'important n'est pas là. Tout va bien, car tout est rentré dans l'ordre. Je lâche déjà la plume, la feuille vide me repousse. Aller prendre quelques trucs à manger peut-être, aller m'asseoir près du Zaap de la Milifutaie peut-être. Ou juste au bord de mer, et rentrer quand je serais trop gelée pour pouvoir tenir debout. Peut-être rester à la fenêtre jusqu'à ce que les embruns giflant mon visage soit devenue trop glacé pour être supportable. Le froid saisissant de l'hiver qui arrive a des effets euphorisants...La frénésie qu'engendre les fêtes hivernales n'aura bientôt plus de limite. Je rêve d'une fête sans mesure pour la nouvelle année, tous ensemble, libres et heureux ! Je me pelotonne dans la chaleur de ma chambre, tout n'est que rêve souvent. Tout va bien maintenant...

Le 1er Descendre.

Calme. Tout est calme autour de nous en ce moment. Le monde paraît enfouit sous le silence des longs mois d'hiver. Même les cris à la traversée du village d'Amakna ne sont plus aussi perçants. Même les bruits des lames qui se heurtent, des monstres agressifs paraissent en sourdine quand je passe. Je traîne... Plus le goût au travail, je préfère passer les journées chez moi.

Le 4 Descendre.

La clarté du ciel ce matin était saisissante. Je suis sortie tôt, les pavés de Sufokia était recouverts d'une fine pellicule de givre... Les rayons du soleil commençait juste à atteindre le sol. Milles éclats sous mes bottes. Les éclats de givre paraissaient diamants à la lueur montante de la matinée. Féérie passagère.

Le rêve vire vite au noir, je me suis décidée à partir pour le Cimetière Primitif. Je n'aime pas... Le voyage est vraiment très difficile. Le lieu est sinistre autant que peu l'être un cimetière... Tout ça pour aller essayer de récupérer de la peau de chevaucheur ! Quel désastre au final. Parcourir le monde des esprits est jamais une très bonne expérience, et même avec le temps je ne m'y fait pas. La sensation quand l'esprit quitte le corps est perturbante. Je ne saurais trouver de mots pour la décrire. Le vide que l'on ressent paraît sans limite, un trou noir au fond de nous. L'angoisse de ne jamais reprendre pied ferme sur la terre. Être condamné à errer.
Angoisse.

Le 8 Descendre.

Triste nouvelle hier, cambriolage chez Kisame. Il ne restait plus rien. Et pourtant... C'est dans les coups durs que l'on voit toute la puissance de l'amitié. Ça fait réfléchir en fait... Tant de travail dans une journée pour lui. En un souffle, la guilde se soulève. Une étincelle. Le temps de lui prouver toute la reconnaissance, et l'amitié à son égard.
Nommé Perse recruteur. Enfin une décharge de travail efficace. Ravie de cette nomination.
Me renseigner sur l'élevage de la guilde. Evaluer.
Traquer les archi-monstres...

Le 18 Descendre.

Mélancolie. Il n'y a pas de mots à mettre sur ce genre d'émotion, pas de définition pour ces sentiments.
C'est étrange. Tant de temps passé à ne rien faire. Rien... Il n'y a jamais rien. Des heures passées allongée sur mon lit, un rayon de soleil sur le dos. La tête dans un coussin, et les pensées s'envolent comme les plumes de tofu qui le remplissent. Le coussin. Laisser partir chaque bribes d'esprit. Je suis fatiguée. Un flocon de neige atterrit sur la fenêtre. Il fait bon de rêver.

Le 22 Descendre.

C'est finit. Je tourne la page, et cesse de chercher à récupérer des bribes d'attention. Bon vent, je sais que tu ne trouveras jamais ce qu'on a pu t'apporter ailleurs. Mais je ne souhaite aucun bonheur, dégoût et rancoeur. Adieu.

Le 23 Descendre.

Les vacances sont là enfin ! Je pars tout à l'heure. Je vais passer quelques jours à Bonta, chez mes parents. De retour dans la grande Cité pour une poignée de jour, le temps de retrouver les sensations de la vie citadine. Bonta... J'y passe pourtant souvent. Rendez-vous avec mon banquier, participation à des arènes. Mais le sentiment n'est pas le même quand on est juste de passage, et quand on y réside. J'ai décidé de faire le trajet en dragodinde aujourd'hui, ça me fera voir du pays et je ne suis pas pressée... ça fait longtemps que je n'ai plus voyager de la sorte... Voilà qui va me changer les idées. Sortir de cette routine journalière. Chevaucher dans les champs, quelle poésie ! Le vent sifflant dans les oreilles, et des flocons de neige plein les yeux. ça va être drôle.
Tiens voilà que j'ai hâte de partir ! Il faut que je termine mon sac en vitesse, et en route pour Bonta.

Le 31 descendre.

Je me pose, repose... Rentrée à la maison de bonne heure ce matin, surprise pour Théo. Voyage retour par le transporteur des Brigandins. Planer au dessus des plaines de Cania... Un kanigrou ahuri levant les yeux à notre passage. Sensation de liberté, dans le creux du vent. Escale dans le village brigandin pour prendre un passager, jeune homme... Suivant surement les enseignement du temple de Crâ. Fière allure, mais ça sonnait faux. Les jeunes veulent trop paraître mais oublient d'être au final. Être soi, et non ce que les autres voient. Pour ne pas survoler les grandes vallées des Koalaks, nous traversons bien au dessus de la grande forêt d'Amakna... Craquements dans l'air, et odeur de bois qui pourrit. Partout des prismes de lumière rayonnent, la Cité Blanche a repris possession de ses terres... Quelques bruits de sabres, nous survolons Amakna, le village. Tant de combats furieux, de fouets qui claquent et de dagues qui s'entrechoquent... Tants de combats furieux sans nul autre but que de savoir qui sera le plus fort. D'où vient ce besoin de prouver à tout le monde qu'on est meilleur que son voison, son ami, son frère... Compétitivité, tu les emporteras dans la tombe. Dernière étape, Madrestam... Un coup d'oeil rapide pour voir si je n'aperçoit pas Zaryne, ses parents... Mon jeune compagnon de route descend, et le voilà déjà à courir l'arc en main. Déjà repartie, rapide survol des champs d'Amakna... Basse altitude, les champs de blé s'agitent doucement sur notre passage. Accélération, poussée et reprise de la hauteur pour ne pas déranger quelques paysans déjà au travail. Assise, je sens l'air marin arriver et très vite nous voilà au dessus de Sufokia... A l'entrée de la Péninsule, elle pose son transporteur, un signe de la tête et je descend en vitesse. Bien chargée pourtant j'ai prit le temps de trainer dans les rues en rejoignant la maison. Le sol est détrempée, une belle tempête a du passer. Je gravis les quelques escaliers pour monter à ma porte, et doucement me voilà rentrée. Calme, et réconfort du foyer.

Le 10.11 Javian,

Il est tellement tôt ou tellement tard. Tellement de temps qui filent sans se montrer, de sourires effacées et de chemins écartés. L'amitié n'est peut-être au final qu'une vaste connerie, tout le monde veut y croire mais personne ne l'a jamais vue. Connaître une personne est tellement improbable, on pense et repense à elle. Exagération, première à croire en l'amitié, quand j'ai même réussit à croire de nouveau en l'amour. Bien plus qu'une croyance, des faits et gestes quotidiens qui valent tellement plus que milles promesses. Quelques jours je murmurais encore, la seule chose qui compte c'est qu'on soit là ensemble. La seule chose qui comptait pour moi uniquement apparemment. J'en reviens toujours à la même question, y'a-t-il plusieurs manières de vivre une amitié ? Le sens, la dimension du mot et du sentiment est-elle différente selon les personnes. Comment admettre le mensonge. Comment baisser les yeux, voiler son regard sur la réalité. Où commence le rêve et la réalité. La croyance, et la vérité. J'y croyais.

Le 12 Javian.

Pensées subites. Ce soir, c'est l'excursion sur l'île du Minotoror... Transporteur brigandin et tout le tralala, une bise à la miss Pylote pour la remercier, et basta nous voilà partis nous perdre dans le labyrinthe, et moi dans les méandres de mes pensées. Selon les portes ouvertes, de nouvelles salles sont franchies... Ma tête travaille dans le même sens, je ferme, et referme les clapets de mes pensées pour atterrir, réfuter des idées, des sentiments.
Jalousie... Le ressentie de ce mot a l'air tellement pesant. Il m'est pourtant inconnue... Pourquoi n'avoir que ce mot à la bouche, que cette excuse à donner, et que cette répartie à avoir. Pourtant c'est tellement injustifiée à vrai dire, on se base sur du vent pour dire quelque chose que l'on voudrait censé. La jalousie n'est pas la réponse à tout, pourtant c'est tout ce que l'on nous donne. Il en devient même risible de me voir affubler de cette prétendue critique, qui se voudrait provocante ou blessante. Je me vois incapable d'envier quelqu'un, ou quelque chose... Les yeux ouverts, je ne trouve rien de mieux que ce que je n'ai déjà... Alors il s'agit donc bien de phrases toutes faites pour cacher une quelconque inintelligence. Il est plus aisé de se baser sur ce qu'on ressens pour juger quelqu'un... Plutôt que de réellement se pencher sur la question, de chercher le sens d'une rancoeur, et d'apporter des arguments à nos sentiments. Le monde est jaloux, et accuse les autres d'en être aussi.

Le 15 Javian.

Préparatif du Bal... J'espère que tout se passera bien, et qu'il y ai un peu du monde. ça fait bien longtemps que l'on a plus fait la fête.

Liste à faire :

- ~~Courses.~~
- ~~Préparer tenue~~
- Préparer la salle
- ...

Le 17 Javian.

Hâte que l'hiver passe. Le froid finit par être pesant. On a beau passer du temps à faire la fête, la brume qui enveloppe Sufokia laisse toujours place à la torpeur. Le temps n'est pas aux vacances...

Le 24 Javian,

La journée commençait presque bien.

Le 26 javian,

Je pense rejoindre les Orphelins. Je ne peux pas reprendre le mercenariat, j'ai trop donné au final... Plus le temps, plus la motivation, et jamais je ne rejoindrais les Kin'mes, reprendre les Allieurs seraient trop difficile. Pourtant il me manque quelque chose, je tourne en rond, il y a un manque. L'absence de pratique du Grand Jeu me ronge...
Et servir encore mieux Bonta, ça sera vraiment super. Pourtant il y aura encore beaucoup de travail, et de temps passé consacré aux Orphelins... Mais je vais envoyer ma lettre de candidature je pense. Je dois reprendre du service... Il y a bien trop longtemps que j'ai déserté les combats, et la belle Cité Blanche. Et pourtant j'ai juré fidélité... Je reprendrais les armes.

Le 3 flovor,

J'ai l'impression de n'avoir pas le temps de m'asseoir... Et pourtant nombres d'heures passées assises dans l'herbe, dans le seul but de voir les gens passer. Je ferme les yeux et les heures s'écoulent, le temps m'échappe. Des projets, du travail, des obligations, je suis tiraillée de part et d'autre... Alors je ferme les yeux, et je m'assoupis quelques secondes sur l'herbe fraîche, quelques minutes sur mon lit, quelques heures dans les bras de mon mari... Quand la machine se remet en marche, quand tout s'accélère... Quelques potions si vite avalées, et nous passons à autre chose. Nouveau lieu, nouvelles occupations... Le temps s'accélère et ne laisse plus à chacun le plaisir de regarder le vent souffler dans les grands frênes. Déjà la nuit tombe, et avec elle toutes mes forces... Un dernier regard par la fenêtre... La mer est si calme ce soir, il n'y a plus un bruit sur Sufokia... Un piou frôle la fenêtre, si vite. Reprendre de la hauteur, laisser mon esprit planer loin de l'agitation de cette journée. Rejoindre Théo déjà endormi. Peut-être demain. Un souffle, une seconde. J'ai plus le temps de penser, rêver. Et pourtant...